Les projections de ménages


La présente étude a été réalisée en partenariat avec l’INSEE qui a effectué l’ensemble des projections de ménages.

Méthodologie

Les projections consistent à prolonger les tendances passées sous différentes hypothèses concernant la persistance, le ralentissement ou l’accélération du rythme de ces tendances à l’avenir.

Note

Les projections de ménages mobilisées pour cette étude ont été réalisées à l’aide du modèle Omphale de l’INSEE et de l’investissement EP_P2.

Le mode de formation des ménages varie au fil des âges de la vie et dans le temps: les jeunes restent plus ou moins longuement chez leurs parents, la fréquence des séparations de couples augmente ou recule, les personnes âgées demeurent plus ou moins longtemps dans leur domicile…

Les projections du nombre de ménages combinent de ce fait différentes projections : en premier lieu, une projection de la population par âge et sexe, et en second lieu, la projection des probabilités qu’ont les individus, à âge et sexe donnés, d’habiter en logement ordinaire et d’appartenir à un ménage selon différentes modalités de cohabitation.

  • Projections de la population : à partir d’une population initiale (en l’occurrence de 2018), les populations des années suivantes peuvent être projetées en appliquant à la population initiale des hypothèses sur la fécondité, sur la mortalité et sur les flux migratoires. Dans le cadre de cette étude, les hypothèses retenues s’appuient sur des hypothèses nationales (formulées par la DSDS – direction des statistiques démographiques et sociales). Ainsi, le scénario central prolonge les tendances observées relatives à l’évolution de l’espérance de vie, de la fécondité et du solde migratoire sur la période précédente.

  • De la population au nombre de ménages : les habitants obtenus par projection (Omphale 2022 à partir du recensement de la population 2018) font l’objet d’hypothèses d’évolution des comportements de cohabitation fournies par le SDES (service des données et études statistiques du ministère en charge du logement). Pour le scénario central, les évolutions nationales des modes de cohabitation observées au cours de la dernière décennie, par âge et par sexe, sont prolongées à l’identique de 2018 à 2030, puis selon un rythme deux fois moins rapide jusqu’en 2050.

L’INSEE a réalisé des projections du nombre de ménages à l’horizon 2035 et 2050.


Trois scénarios sont construits :

  • le scénario tendanciel décline localement les hypothèses nationales d’évolution en matière de fécondité, de mortalité, d’échanges migratoires avec l’étranger et de mode de cohabitation, établies sur la base des tendances récentes ;

  • les scénarios « haut » et « bas » consistent à amplifier ou ralentir le rythme de certains phénomènes de cohabitation.


Avertissement

Les projections n’ont pas le statut d’une prévision et ne permettent pas de se prononcer sur la probabilité de réalisation d’hypothèses par rapport à d’autres.

Définition

Un ménage désigne l’ensemble des personnes qui partagent la même résidence principale, sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de colocation, par exemple). Un ménage peut être constitué d’une seule personne.

Les personnes vivant dans des habitations mobiles, les bateliers, les sans-abris, et les personnes vivant en communauté (foyers de travailleurs, maisons de retraite, EPHAD, résidences universitaires, maisons de détention, etc.) sont considérées comme vivant hors ménage.


Résultats

Historique: évolution de la population et des ménages sur la période 1990-2024


Après avoir atteint 3 339 000 habitants en 2015, la population normande baisse légèrement jusqu’en 2019 puis est quasi stable ensuite (3 327 000 en 2024). Le nombre de ménages continue cependant d’augmenter : 1 470 000 en 2015 et 1 531 000 en 2021.


Projection: évolution du nombre de ménages sur la période 2018-2050

Si les tendances démographiques et d’évolution des modes de cohabitation observées au cours de la période récente se prolongeaient, la Normandie pourrait compter 86 000 ménages supplémentaires en 2035 par rapport à 2018, au rythme de 5 000 de plus en moyenne par an. La progression serait néanmoins deux fois moindre qu’au niveau national (+0,3% par an contre +0,6% pour la France métropolitaine). La Normandie se classerait ainsi parmi les 3 régions dont la progression serait la plus faible.

À l’horizon 2050, le nombre de ménages devrait diminuer en Normandie. Selon le scénario central, la baisse commencerait à partir de 2038 au rythme de -2 600 ménages par an. Entre 2035 et 2050, le nombre de ménages diminuerait dans 5 régions françaises. La Normandie serait la 2è région présentant la plus forte baisse du nombre de ménages, avec -0,15% par an.


Le vieillissement de la population, principal moteur de l’accroissement des ménages jusqu’en 2035

Dans le modèle de projection utilisé, trois types d’effet influent sur l’évolution du nombre de ménages : l’évolution, positive ou négative, de la population dans son ensemble, la transformation de sa répartition par âge reflétant son vieillissement ou son rajeunissement, et enfin, les variations des comportements de cohabitation à chaque âge donné (mises en couple plus tardives ou séparations plus nombreuses par exemple). D’autres effets peuvent également jouer dans l’évolution du nombre de ménages, comme une augmentation (ou réduction) des flux migratoires entre la région et l’extérieur, mais ils ne sont pas pris en compte dans ce modèle de projection.

Chacun des trois effets contribue positivement ou négativement à l’évolution globale du nombre de ménages.

Graphique Décomposition de l'évolution annuelle du nombre de ménages en Normandie selon le type d'effet et la période (scénario central)

Ainsi, selon le scénario central, leur croissance entre 2018 et 2035 serait principalement due au vieillissement de la population en Normandie, à l’origine d’une hausse de 77 500 ménages. L’augmentation de la décohabitation expliquerait 57 000 ménages supplémentaires. En revanche, la baisse de la population se traduirait par un recul de 49 000 sur la période.

Puis, entre 2035 et 2050, le nombre de ménages normands pourrait reculer de 39 000 (soit -0,2 % par an), en raison d’une baisse démographique qui s’accentuerait (-70 500 ménages). L’impact du vieillissement démographique s’atténuerait et ne jouerait presque plus dans l’évolution (+8 000 ménages sur l’ensemble de la période 2035-2050). Les effets de l’évolution des comportements de décohabitation contribueraient encore positivement, mais moins qu’au cours de la période précédente (+23 500).

Dans les départements

Le nombre de ménages augmenterait dans tous les départements normands entre 2018 et 2035, excepté dans l’Orne où il se maintiendrait. C’est en Seine-Maritime (+2 200 ménages par an) et dans le Calvados (+1 750 par an) que leur nombre devrait le plus progresser. En Seine-Maritime, la croissance serait partagée entre l’évolution de la structure par âge et celle des comportements de cohabitation. Dans le Calvados, elle serait portée par le dynamisme démographique, à l’inverse de l’Eure et de l’Orne.

Entre 2035 et 2050, tous les départements normands seraient plus ou moins touchés par une baisse du nombre de ménages. Le recul serait limité dans le Calvados (-260 ménages par an), le recul démographique étant moins accentué que dans les autres départements. L’Eure, la Manche et l’Orne seraient à l’inverse fortement affectés par une baisse de la population. Dans le département de l’Orne en particulier, le vieillissement de la population se stabiliserait au cours de cette période et ne contribuerait plus à la hausse du nombre de ménages.


Près de deux fois plus de ménages de 80 ans ou plus à l’horizon 2050

En raison du vieillissement démographique, le nombre de ménages dont la personne de référence est âgée d’au moins 65 ans augmenteraient de +1,4% par an entre 2018 et 2035. La progression serait particulièrement forte pour ceux de 80 ans ou plus (+ 2,4% par an). En revanche, la Normandie perdrait des ménages dans les classes d’âge les plus actives sur le marché du travail (35-64 ans).

Entre 2035 et 2050, le nombre de ménages dont la personne de référence sera âgée de 80 ans ou plus pourrait continuer à progresser, mais à un rythme moins prononcé (+ 1,3% par an). Le nombre de ménages des autres tranches d’âge devrait être en recul ou pratiquement stable sur cette période. En particulier, ceux de moins de 35 ans diminueraient nettement (- 0,9% par an).

Evolution du nombre de ménages normands selon l'âge de la personne de référence (scénario central)

Evolution du nombre de ménages normands selon l’âge de la personne de référence (scénario central)


Les ménages de personne seule presque aussi nombreux que les couples à l’horizon 2050

Les comportements de cohabitation évoluent et, compte-tenu des mises en couple plus tardives ou de l’augmentation des séparations, le phénomène de décohabitation progresse. De ce fait, la taille moyenne des ménages normands devrait continuer à se réduire pour atteindre 2,0 personnes en 2035 dans le scénario central, et pourrait passer sous ce seuil à horizon 2050 (1,95).

Entre 2018 et 2035, la hausse du nombre de ménages serait principalement due à la progression des ménages de personnes seules (+ 1,2% par an). Les couples, avec ou sans enfant, seraient de moins en moins nombreux – 0,3% par an).

Entre 2035 et 2050, le nombre de ménages de personnes seules poursuivrait sa progression, mais moins qu’au cours de la période précédente (+ 0,1% par an). A l’inverse, le nombre de couples (avec ou sans enfant) continuerait sa baisse au rythme de - 0,4% par an.

Evolution du nombre de ménages normands selon le mode de cohabitation de la personne de référence (scénario central)

Evolution du nombre de ménages normands selon le mode de cohabitation de la personne de référence (scénario central)


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